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dimanche 10 février 2013

Revue de presse : Quand le sport-business a mal à la tête




La grosse actualité du sport-business de la semaine a été la "révélation" d'un vaste réseau de matchs truqués dans le football européen, piloté depuis les mafias singapouriennes. A lire par exemple dans LES ECHOS.

Révélation entre guillemets, puisque le commun des mortels qui s'intéresse un tant soit peu au sujet est autant surpris que ne l'est le cycliste moyen devant la révélation du dopage de Lance Armstrong !


Ceci dit l’ampleur des résultats de cette enquête laisse rêveur : près de 400 matchs en 3 ans, et concentrés sur certains championnats sérieux (Allemagne, Suisse et Turquie essentiellement), cela fait environ 3 matchs truqués chaque week-end ! Soit environ 1% des matchs des premières divisions européennes … De quoi furieusement relativiser la glorieuse incertitude du sport !



Mais cette information cruciale a éclipsée une information pourtant bien plus inquiétante pour le football européen, quoique les deux sujets ne soient pas si éloignés. En effet, l’UEFA a publié et présenté lundi 4 février son 5ème rapport de benchmarking sur les finances des clubs européens et là … sortez les mouchoirs !

Pour la version positive et encourageante d’une UEFA qui cherche à promouvoir le fair-play financier sans l’imposer, mieux vaut accéder directement au site officiel qui présente un discours … officiel. Le site UEFA.


 
Mais en se plongeant dans les chiffres comme le fait LES ECHOS, c’est moins rose : un nouveau déficit record cumulé des 733 clubs de première division à 1675 Milliards d’€ (qui font apparaitre les 8 millions détournés dans les paris frauduleux pour une brindille), 275 clubs déclarant des fonds propres négatifs et 14 engagés dans les compétitions européennes dépassant le plafond autorisé de pertes d’exploitation de 45 millions d’€. Au milieu quelques clubs de seconde zone comme « sans doute le PSG, Chelsea ou Manchester City » nous révèle LE FIGARO : Bref, de quoi avoir sacrément mal à la tête, même avant d’y avoit tapé dans le ballon !

 
De quoi aussi regarder avec envie le succès commercial du SuperBowl, qui s’était tenu la veille dimanche 3 février. A condition bien sûr d’être peu regardant sur les moyens. Car comme nous l’apprend LE MONDE dans son édition du vendredi 1er février, la réussite du Football Américain a un prix exorbitant pour la santé des joueurs. Et le mal à la tête n’est ici pas une image puisque ce ne sont pas moins de 4 suicides par an qui touchent les joueurs ou anciens joueurs, soit un taux 65 fois supérieur à la moyenne américaine. Et ce n’est pas tout : 19 fois plus de risques que la moyenne d’être atteints par la maladie de Charcot ou 20 fois plus de l’encéphalopathie cérébrale chronique (ETC), maladie dégénérative provoquée par les commotions cérébrales à répétition.



Sport-business, sport spectacle, the show must go on ? A voir les réticences des uns et des autres à faire évoluer leurs modèles de pensée, et le peu de demande du public pour une lutte plus efficace contre les dérives, ne risque-t-on pas de réécrire le même article l’année prochaine quand reviendront rapport de l’UEFA et finale du Superbowl ?

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